Les traitements de la SEP
Les traitements de la SEP se sont considérablement développés : Il existe aujourd'hui plus d'une quinzaine de molécules actives sur le marché.
Les traitements de fond Les traitements des symptômes
Les traitements de fond
Jusqu'à la fin des années 90, aucun traitement n'avait d'action démontrée sur l'évolution de la sclérose en plaques. Aujourd'hui plusieurs traitements sont efficaces pour réduire le risque de poussée, l’apparition de nouvelles plaques et le risque de handicap. Malheureusement aucun d'entre eux n’est encore efficace sur les formes progressives de la maladie.
Dans les formes avec des poussées (= formes rémittentes), le choix du traitement parmi tous ceux disponibles, sera fait en fonction des indices qui prédisent la menace d'apparition ou d'aggravation d'un handicap, les risques d'effets secondaires, un projet personnel (grossesse...). Les traitements sont d'autant plus efficaces qu'ils sont débutés dès le début de la maladie.
L'objectif du traitement est de stopper les poussées et l’apparition de nouvelles plaques sur l'IRM, et d'empêcher ainsi le développement de nouvelles séquelles gênantes dans le quotidien.
Certains de ces traitements existent sous forme de génériques. Ils ont alors une efficacité et des effets secondaires identiques au traitement initial.
Les traitements de première intention
Les premiers traitements sont apparus à la fin des années 90, début des années 2000. Ils « calment » le système immunitaire sans détruire de globules blancs. Ils ne réduisent le risque de poussées « que » de 35 à 40 % en moyenne, mais ils sont considérés comme sûrs car il y a maintenant 20 ans de recul sur leur usage dans le monde.
Les plus récents, sont arrivés sur le marché en 2015. Leur mode d'action consiste détruire certains globules blancs, avec une efficacité de 35 à 50% de réduction du risque de poussée.
Traitements de première intention |
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Nom du médicament | Nom de la molécule | Mode d’administration | Année |
AVONEX | Interféron | 1 injection intramusculaire/semaine | 2003 |
PLEGRIDY PLEGRIDY IM |
Interféron | 1 injection sous cutanée 2 fois/mois 1 injection intramusculaire 2 fois/mois |
2016 2022 |
REBIF | Interféron | 1 injection sous cutanée 3 fois/semaine | 2000 |
BETAFERON EXTAVIA | Interféron | ||
COPAXONE 20 ou 40 mg | Acétate de glatiramer | 1 injection sous cutanée 3 fois/semaine | 2004 2017 |
Diroximel fumarate 231 mg |
4 gélules par jour |
2022 | |
AUBAGIO 14 MG | Teriflunomide | 1 comprimé/jour | 2015 |
TECFIDERA 240 mg | Diméthylfumarate |
2 gélules/jour | 2015 |
- Télécharger les fiches de présentation des traitements en cliquant sur leur nom dans le tableau ci-dessus.
- Télécharger la fiche pour Gérer son traitement par Interféron : Avonex, Plégridy, Rebif et Betaferon Extavia
- Télécharger la fiche Gérer son traitement par Copaxone
Les traitements de haute efficacité
Les traitements de haute efficacité sont des immunosuppresseurs.
Ils sont parfois utilisés dès le début de la maladie s'il existe des indices faisant craindre un risque important de handicap.
Ils sont plus puissants : 60 à 80% de réduction des poussées.
Le revers de leur efficacité d'action est le risque d'effets secondaires possiblement graves. Il faut donc s'assurer avant ces traitements du bon fonctionnement du système immunitaire, du foie, des reins, du cœur, de l'absence ou la présence de certains virus, de la mise à jour du carnet de vaccination.
Ce suivi sera réalisé via des consultations et des prises de sang régulières.
Traitements de haute efficacité |
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Nom du médicament | Nom de la molécule | Mode d’administration | Année |
MAVENCLAD | Cladribine |
Comprimés 2 semaines/an |
2021 |
OCREVUS 300 mg | Ocrelizumab | 1 injection intraveineuse/6 mois | 2019 |
KESIMPTA 20mg | Ofatunumab |
1 injection sous cutanée/mois |
2021 |
GILENYA (0,25 mg, 0,5 mg) | Fingolimod |
1 gélule/jour |
2011 |
PONVORY | Ponesimod |
CP à 20 mg |
2022 |
Natalizumab |
1 injection intraveineuse/mois 2 injections sous cutanée ttes les 4 semaines |
2007 |
Télécharger les fiches de présentation des traitements en cliquant sur leur nom.
Autres informations utiles aux neurologues sur les traitements de fond
(= vers page N3 Parcours de soin/ N4 Pour les professionnels = actuelle Reco et procédures pour les pros )
En cas de forme très active de la maladie
Lorsque la maladie est très active, il est parfois nécessaire d'utiliser des traitements immunosupresseurs très puissants. Ces traitements ne peuvent être utilisés que ponctuellement mais ils calment durablement le système immunitaire. Ils peuvent avoir des complications parfois graves, raison pour laquelle ils sont réservés aux formes menaçantes de la maladie.
Traitements immunosuppresseurs PUISSANTS |
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Nom du médicament | Nom de la molécule | Mode d’administration | Année de sortie |
ELSEP | Mitoxantrone | Injection intraveineuse | |
LEMDRADA | Alemtuzumab |
Le traitement des symptômes
Ces traitements n’agissent pas sur l’évolution de la maladie, mais peuvent améliorer certains symptômes. Les symptômes varient d’un patient à l’autre. Tous les symptômes n’apparaissent pas systématiquement chez tout le monde.
Les poussées
On appelle « poussées » les symptômes neurologiques provoqués par l’attaque de la gaine de myéline des neurones par les globules blancs (inflammation). Les symptômes peuvent être différents selon la zone touchée dans le système nerveux : toucher, vue, force, langage, marche, équilibre, contrôle des sphincters…
On parle de poussée quand les symptômes sont permanents pendant plus de 24 heures.
La poussée sera confirmée par un neurologue. Mais il ne s’agit PAS d’une urgence : le rendez-vous peut attendre quelques jours (la fin du week-end par exemple).
Le traitement de la poussée : Les corticoïdes
Le corticoïde utilisé est le méthyl prédnisolone, Solumédrol (perfusion) ou Médrol (comprimés) à un dosage volontairement fort pour qu’il puisse entrer dans le cerveau et diminuer efficacement l’inflammation.
Ce dosage fort peut engendrer des modifications du comportement : énergie excessive ou abattement inhabituel.
*Informations utiles aux neurologues sur le « Kit poussée » (= vers page N3 Parcours de soin/ N4 Pour les professionnels = actuelle Reco et procédures pour les pros)
= Page en construction
La fatigue
La fatigue est un symptôme invisible.
La quantité l’énergie disponible pour la journée est moins importante chez les patients atteints de SEP : comme une batterie qui serait plus faible et tiendrait moins bien la charge.
Il n’y a pas de traitements à proprement parler, mais la pratique d’une activité physique régulière : marche, jardinage…, ainsi que des temps de repos sont recommandés.
Pratiquer une activité physique [= lien vers N3 Vivre avec la maladie/N4 Activité physique]
Des journées pour apprendre à gérer sa fatigue : les séminaires Énergie [= Lien vers N3 Vivre avec la maladie/N4 ETP Séminaire Énergie]
Les troubles de la marche
La rééducation (lien vers N2 filière HANDICAPS) et l'exercice physique [= lien vers N3 Vivre avec la maladie/N4 Activité physique] régulier reste la manière la plus efficace d'entretenir voire d'améliorer la marche.
Toutefois les comprimés de fampridine peuvent significativement améliorer la marche chez 40 % des patients.
Les raideurs
Des raideurs (spasticité) du cou, des membres, du dos peuvent apparaître : elles sont liées à l’atteinte des voies de la motricité du système nerveux.
Traitements des raideur
Différents traitements sont possibles en fonction des cas et de la sévérité des troubles :
- Le baclofène : en comprimés ou en injection continue (pompe)
- La toxine botulique : injections à renouveler tous les 2 à 3 mois.
- La kinésithérapie
Les troubles urinaires
Les troubles urinaires sont dus à l’atteinte du système nerveux qui commande la vessie, le rectum et les sphincters.
Ils peuvent être transitoires et plus ou moins gênants dans le quotidien : aller plus souvent aux toilettes, ou être obligés d’attendre une fois sur les toilettes sont des symptômes qui peuvent paraître anodins mais qui nécessitent d’en parler au médecin neurologue ou MPR pour éviter des complications rénales, par exemple.
Traitements troubles urinaires
Il existe différentes solutions :
- Médicaments : variés
- La toxine botulique : injections à renouveler tous les 2 à 3 mois.
- Urostimulation
- Rééducation périnéale
- Autosondage
Informations utiles aux neurologues (= vers page N3 Parcours de soin/ N4 Pour les professionnels = actuelle Reco et procédures pour les pros ;)
Docs pros = Autosondages, Troubles urinaires : Reco ANB, logigramme femme, logigramme homme
= Page en construction
Les troubles sexuels
Les troubles sexuels peuvent apparaître chez l’homme ou la femme. Ils peuvent être dus soit à l’atteinte neurologique soit aux troubles psychologiques induits par la maladie.
Des traitements peuvent être proposés, en fonction des symptômes.
Doc pros : doc sur les troubles sexuels = Page en construction
Les troubles cognitifs
Il s’agit le plus souvent de troubles attentionnels et de troubles de concentration avec, parfois, des difficultés à réaliser plusieurs tâches à la fois.
Ces signes peuvent débuter tôt dans la maladie. Différents tests sont à la disposition des neuropsychologues pour déterminer la fonction cognitive qui est touchée : mémoire, orientation dans l’espace…
La stimulation cérébrale quotidienne (jeux, exercices, projets et émotions…) permet d’entretenir les capacités existantes.
Les traitements de fond commencés tôt ont une efficacité prouvée pour empêcher l’apparition de ces symptômes.
Informations utiles aux neurologues (= vers page N3 Parcours de soin/ N4 Pour les professionnels = actuelle Reco et procédures pour les pros)
Doc pros = Les échelles d’évaluation (18)
= page en construction